Il y a quelques années, j’ai commencé un travail de restitution par transparence, en dessin décalqué au feutre indélébile, de certaines de mes pochettes de vinyles 33 tours, sur des sacs plastiques blancs, qui étaient ensuite encadrés en tant que dessins.

J’imaginais alors évoquer la musique par le dessin, comme dans une expérience de synesthésie, avec en parallèle la fierté de « parler en dessinant » de la musique que j’aime, que j’achète et que j’écoute.

Cette idée s’est récemment, et de manière indirecte, développée grâce au format de publication carré imposé par Instagram, que j’utilise de façon intensive via trois comptes différents, tels des laboratoires d’idées autant que des galeries photographiques « classiques », en ligne et internationales.

En effet, j’ai réalisé par hasard qu’en associant quatre vinyles (33 tours ou 45 tours) face à l’objectif, j’obtenais une photographie carrée parfaitement adaptée à l’application sociale d’images et de vidéos.
Je me suis rapidement pris au jeu en réalisant les prises de vue à la fois avec mon smartphone et un appareil photo.

De ce fait, je pouvais faire exister cette série photographique non seulement sur mon site artistique, mais aussi sous forme de tirages grand format.
Au-delà de l’idée d’archivage et de collection, ce travail évoque la musique — en silence ou en imagination — mais aussi une forme de sociologie culturelle par approche visuelle, dans l’esprit du pop art.

À travers ces mosaïques de quatre images à haut potentiel musical, on peut également — par association de noms de musiciens ou de groupes, de titres, ou des trois à la fois — imaginer une seconde histoire issue de l’assemblage visuel, tel un haïku non conventionnel.

Il peut alors en résulter une « dimension narrative ajoutée » à celle déjà proposée par cette « MUSIQUE À ÉCOUTER AVEC LES YEUX».

Ce processus photographique, simple et répétitif, me permet également, si je le souhaite, de poursuivre cette série aussi longtemps que j’achèterai des vinyles… et que j’en écouterai.