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Catalogues / Textes

Le Vêtement comme Support Visuel

En arrivant à Los Angeles j'ai décidé de faire une série de t-shirts avec un ami latino qui connaissait la ville comme sa poche et savait où trouver le matériel nécessaire à la sérigraphie.

Rapidement nous avons imprimé une série représentant un skater slidant sur un module, englobé par la forme d'une tête de mort elle même traversée d'un palmier. Pour moi il s'agissait de représenter symboliquement ce que la Californie pouvait évoquer dans mon quotidien.

Une série de t-shirts fut éclaboussée de taches rouges afin d'accentuer l'impact visuel du vêtement et l'utiliser ensuite comme objet, dans une installation. Je réalisais également une série comportant le portait d'un homme ordinaire affichant un sourire commercial et arborant une crête Iroquoise rajoutée par mes soins.

La légende du motif comportant une faute d'orthographe parlait à deux niveaux à ceux qui la lisaient suivant qu'ils soient de langue anglo-saxonne ou non. Par la suite, je rencontrais une styliste Japonaise qui travaillait aussi dans la musique électronique.
Elle me proposa d'intervenir sur sa collection "hommes" ; elle recomposait et re-structurait des vêtements d'occasion suivant des modèles précis, ce qui lui permettait de créer des éditions limitées.

J'ai sérigraphié sur une vingtaine de vêtements sous mon pseudo : Toshiro Bishoko

Mon intérêt au vêtement ne se réduit pas au fait de le porter pour faire passer tel ou tel message, il s'agit de composer avec un élément qui va se déplacer, changer de forme, de couleur, être plus ou moins montré.

L'idée de la deuxième peau, loin d'être un cliché éculé, me semble assez juste concernant une fonction importante du vêtement et plus précisément du t-shirt qui multiplie sa fonctionalité, passant du simple accessoire pratique à l'ornement identitaire en passant par l'objet de convoitise en proie à tous les genres de fétichismes dont la valeur monétaire peut dépasser l'entendement.

J'ai adoré le fait qu'imprimer un t-shirt soit une chose si habituelle en Californie et que l'on puisse trouver tout et n'importe quoi imprimé sans que cela ne gène personne.

Pour moi le t-shirt est aussi un écran de télévision qui passerait en boucle de courts messages, ou peut-être un décor de théâtre dont l'action se passerait en dehors et tout autour de la scène.

Peut-être qu'en premier lieu un t-shirt reste une chose vraiment personnelle qui retient l'attention et les souvenirs mais raconte une histoire avant tout à celui ou celle qui le porte, donc si je fais quoi que ce soit sur un t-shirt et qu'une personne décide le le porter, je considère que je peux continuer à en produire d'autres sans trop me poser de questions.

 

On arriving in Los Angeles I decided to make a series of T-shirts with a Latin-American friend who knew the town like the back of his hand and who knew where to find the material needed to do some silk-screen printing.

We rapidly printed a series representing a skater sliding on a module, encompassed in the form of a skull crossed by a palm tree.

For me it was a question of the symbolic representation of what California could evoke for me in my everyday life.
A series of T-shirts were splattered with red marks to accentuate the visual impact of the piece of clothing and then used as an object, as in an installation.

I also produced a series with the portrait of an ordinary man with a salesman’s smile and an Indian hair crest added by me. The title of the motif has a spelling mistake which could be read in two ways by those reading it, whether they be of Anglo-Saxon origin or not. Later, I met a Japanese stylist who also worked with electronic music.

She asked me to work on her “men’s” collection : she recomposed and restructured second-hand clothes according to precise patterns, which enabled her to produce limited editions.

I screen printed on twenty or so of them under my pseudonym : Toshiro Bishoko

My interest in clothing is not simply a question of wearing it to carry a message, it is a question of dealing with it as an element which will move, change in form, or colour to be more or less displayed.

The idea of a second skin, far from being a hackneyed cliché, seems right to me considering an important function of clothing and more specifically the T-shirt which multiplies its usage, going from a basic practical accessory to an ornament of identity via the envied object of all sorts of fetishisms where money has no limits.

I adore the fact that printing a T-shirt in California is something so ordinary that one can find everything and just anything without embarrassing anybody.

For me a T-shirt is also a television screen where short messages are broadcast in loops, or perhaps the décor of a theatre where the action takes place outside and all around the stage.

Perhaps initially a T-shirt remains something totally personal which holds the attention and memories but which tells a story above all for he or she who is wearing it, so whatever I do on a T-shirt and somebody decides to wear it, I consider that I can continue to produce others without asking myself too many questions.